Les amants de Landskron – Miguel Etchegoncelay
Compositeur
Miguel Etchegoncelay – 2017
Description
Le château du Landskron trône fièrement depuis le XIIIe siècle au sommet de la crête rocheuse dominant le village de Leymen. Il n’est éloigné de la frontière suisse que de quelques centaines de mètres. Il a souvent été qualifié de bastille alsacienne. En effet, à la fin de l’ancien régime, les invalides qu’en assuraient la garde, servaient en même temps de geôliers à quelques prisonniers. Les plans du XVIIIe siècle indiquent que le donjon renfermait un souterrain, dit « panier », utilisé comme cachot. Le mannequin qui se trouve dans le panier représente Bernard Duvergier de Soubardon, né en 1737 à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Après la perte de ce territoire par la France, Bernard Duvergier de Soubardon, étant officier, vint vivre à la cour du roi à Versailles. Le jeune homme est envoyé en prison en 1769 sur ordre de Louis XV, pour s’être emporté contre le duc de Choiseul, alors véritable chef du gouvernement. En 1790, lorsque l’assemblée constituante décréta l’abolition des lettres de cachet, Bernard Duvergier de Soubardon était dément depuis 15 ans. Les personnes chargées de constater son état déclarèrent : « à notre entrée dans la chambre qu’il occupait, il tomba fou furieux sur son gardien ordinaire, lui crachant au visage ainsi qu’aux assistants, se répandant en invectives;
également insensible à la crainte, à l’espérance, à la vengeance, aux attraits de la liberté et aux douceurs de revoir son pays, sa femme et ses amis ». On estima que le chagrin et l’ennui d’une dure captivité avaient puissamment contribué au dérangement de son esprit et qu’on ne pouvait pas le laisser respirer un air pur parce qu’il croupissait depuis 20 ans dans l’affection d’un cachot. On décida donc de construire un appartement dans le château pour le transporter et l’accoutumer peu à peu à l’air libre. Il décéda quelques semaines plus tard dans un hôpital de Strasbourg. Une autre version de l’histoire nous apprend qu’une dame dont il fut l’amant juste avant le moment de son incarcération, rechercha son amoureux dans toute la France. Elle le retrouva au Landskron au bout de 20 ans. Un aubergiste de Bad Flüh avec quelques jeunes gens l’aida à le faire s’évader
(source : Office du Tourisme Sundgau – Sud-Alsace).
Inspirés de cette histoire d’amour, musique et texte décrivent l’enfermement, le chagrin, la folie et la détresse subis par le prisonnier du Landskron, ses moments de solitude, les sons du monde extérieur et l’espoir de revoir sa bienaimée. Quelques considérations avant de commencer
Année de création
2017